samedi 20 janvier 2007

L'Adolescence



Dans ces lieux d'accueil et d'écoute, une équipe pluridisciplinaire prend en charge les pathologies multiformes des ados: addictions, troubles alimentaires, tentatives de suicide... «Ils étaient peu nombreux à venir à l'hôpital et ne consultaient que s'ils se trouvaient dans des situations dramatiques. Il fallait donc inventer une autre relation pour répondre à leurs besoins.»

«L'adolescence est devenue, pour deux raisons essentielles, une catégorie de l'action publique. D'abord, parce que l'on vit dans une société qui individualise de plus en plus le droit et accorde une place à tous les âges de la vie. Ensuite, parce que l'adolescence s'étire plus longtemps.»

Tous les psy le disent, les ados vont bien, mais une minorité toujours plus précoce se frotte de très près au danger. En l'espace de quatre ans, la consommation quotidienne de tabac chez les ados de 14 à 18 ans passe de 8 à 40%; la consommation d'alcool, de 3 à 14%; celle de cannabis, de 0,4 à 10%, selon une enquête Inserm de 1999. Les conduites qu'on disait à risques sont devenues des périples initiatiques. «Les projecteurs sont tellement braqués sur les ados qu'il y a un effet amplificateur. Plus le cannabis est stigmatisé, plus les ados en consomment. J'ai reçu un garçon qui venait de faire une tentative de suicide: «J'étais le seul de ma classe à ne pas l'avoir fait», m'a-t-il dit!»

Jamais on ne les a tant choyés - peut-être mal. Sortis de la dépendance enfantine, les ados, en plein réaménagement psychique et physique, ont besoin de sonder leurs limites. «Autrefois, les ados et les parents s'affrontaient autour des idéologies. Aujourd'hui, pour forger leur expérience, ils se scarifient, malmènent leur corps et forcent sur la nourriture.»

Tous ne deviennent pas violents, toxicomanes ou suicidaires. Ce qui inquiète les professeurs et les infirmières scolaires, c'est leur consommation de psychotropes. La France arrive en deuxième position en Europe, après la République tchèque: à 14 ans, 17% des garçons et 19% des filles en ont déjà pris sur ordonnance. Pour 9 et 11%, sans ordonnance. «Quand une mère avale tous les jours du Lexomil pour affronter ses angoisses, sa fille de 16 ans trouve normal d'en consommer aussi». Du coup, les ados se servent dans la pharmacie familiale. Mais il n'y a pas de pilule miracle contre les affres de l'adolescence.

1 commentaire:

Monique a dit…

Encore des informations utiles, cela fait peut être peur pour certains
mais l'information ne fait de mal a personne...