samedi 20 janvier 2007

Pour guérir mais aussi pour grandir

La Maison inaugurée à l'hôpital Cochin, témoigne d'une préoccupation récente pour les pathologies des 11-19 ans. Un lieu pour guérir, mais aussi pour grandir.

Devant l'entrée du 97, boulevard de Port-Royal, à Paris. Les portes du hall s'ouvrent sur d'immenses affiches colorées: «J'suis trop gros, j'suis trop maigre.» Une autre: «J'me sens nul, j'y arriverai jamais.» Il y a des baies vitrées partout, un parquet clair, des fauteuils design. Quatre étages, un bâtiment de 8 000 mètres carrés. Un salon de coiffure, un studio de radio, une médiathèque, deux cuisines thérapeutiques, des salles de classe: c'est une ville dans la ville.

C'est la Maison des adolescents, qui ouvre : un espace destiné aux jeunes de 11 à 19 ans, souffrant de diabète, de boulimie, de cancer, de phobie scolaire, etc. «Ici, un jeune qui se casse trois fois la figure en Mobylette aura sa place. Comme un petit diabétique qui fait le couillon avec son insuline. Que l'on soit boulimique, cancéreux, anorexique, on est d'abord un adolescent. Il ne faut pas séparer les ados par pathologies.»

Il veut un piercing, elle est obsédée par son poids, elle fume trop, parfois des joints, il ne fiche rien au collège ou au lycée: la crise d'adolescence est devenue une «fable des temps modernes», une préoccupation de la collectivité, qui a longtemps rechigné à soigner cette peuplade grégaire et hétérogène de 5 millions d'individus âgés de 12 à 19 ans. On dit qu'ils se gavent d'anxiolytiques, mangent mal et flirtent avec la violence en 3D. En fait-on trop? Les divers baromètres affirment que 85% d'entre eux sont en bonne santé. Mais, chaque année, près de 60 000 élèves quittent l'école sans qualification, 50 000 font une tentative de suicide et 800 en meurent. C'est la deuxième cause de décès des 15-24 ans, après les accidents de la route.

«Ils ne consultaient que s'ils se trouvaient dans des situations dramatiques»

Pour la première fois, on veut réserver des soins spécifiques à leur âge, les guérir rien qu'entre eux, au risque de les stigmatiser comme des êtres à part. «L'adolescence n'est pas une maladie. La plupart des jeunes vont bien. Mais c'est un âge de la vie où on peut se sentir très mal et où tout peut aller très vite.» Jusqu'ici, en France, pays de la «bébéologie», l'adolescence a longtemps été le no man's land de la politique familiale. Dans les années 1970, on pensait que tout se jouait avant 6 ans. «Il n'y avait rien pour soigner les ados. Ils se retrouvaient soit en psychiatrie avec les adultes, soit en pédiatrie dans les bacs à sable.» A partir des années 1980, une poignée de pionniers ont monté leurs propres unités pour ados.

Depuis que deux mannequins sont morts de dénutrition, le monde des défilés commence à se préoccuper de la maigreur des filles des podiums.

Et les médecins a juste titre s'inquiètent pour la santé des adolescentes . Le site espagnol Princesse de porcelaine ne lancera pas son concours d'amaigrissement.Les autorités sanitaires espagnoles ont obtenu sa fermeture pour cause d'incitation aux troubles de l'alimentation.

1 commentaire:

Monique a dit…

Alors que certains sont bénis par les Dieux, puisque tout s'est toujours passé le mieux du monde dans un environnement sain et sportif...
D'autres sont en galère et doivent savoir qu'il y a un lieu qui répond a leur besoin...