mercredi 7 mars 2007

Ces deux conceptions n'opposent-elles pas surtout les croyants


Ces deux conceptions n'opposent-elles pas surtout les croyants, en particulier l'Eglise catholique, et les athées? Ou encore les jeunes et les vieux?Ce n'est pas si simple. On trouve des partisans des deux bords dans toutes les classes d'âge, mais aussi au sein même de l'Eglise, où ce débat a toujours existé. Depuis le IIe siècle, on trouve des textes de grands théologiens qui expliquent que l'acte sexuel, étant par essence un péché, ne peut être concomitant à l'apparition de l'âme. D'où le concept d' «animation différée»: au XIIIe siècle, saint Thomas d'Aquin affirmait ainsi que l'âme apparaît au bout de quarante jours chez les garçons et de quatre-vingts jours chez les filles. On retrouve ce premier chiffre dans l'Ancien Testament, tout comme dans le Coran. C'est justement à partir de quarante jours que l'on commence à voir l'embryon à l'œil nu, alors que jusque-là il est invisible sans microscope. Après la naissance d'Amandine, j'ai été invité par l'Académie pontificale des sciences, au Vatican, où se tenait un colloque sur le thème «Peut-on accepter des relations sexuelles sans but procréatif?». C'était le cardinal Ratzinger, le pape actuel, qui dirigeait les débats. J'ai passé trois jours en joutes oratoires avec lui, mais cela n'a pas servi à grand-chose. Quelque temps après, en 1987, est parue l'instruction Donum vitae, qui condamnait la procréation «hors du corps des époux» et fermait la porte à toute forme de procréation assistée. Certains hôpitaux catholiques qui s'étaient lancés dans la fécondation in vitro, comme Notre-Dame-de-Bon-Secours, à Paris, ont dû cesser ces activités.

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