Que vous reprochaient donc ces détracteurs?
Nous avions brisé un tabou en manipulant l'embryon, que l'on considérait alors comme intouchable. Très vite, les discussions se sont focalisées sur la notion d'être humain: à partir de quand peut-on parler de personne? Cette interrogation continue aujourd'hui de diviser la société; elle est au centre de tous les débats autour de la procréation - on l'a vu récemment avec la polémique sur le Téléthon, ou à propos des cellules souches. Deux conceptions radicalement différentes s'affrontent. D'un côté, ceux qui pensent que l'enfantement relève du mystère de la vie, de quelque chose de sacré auquel on n'a pas le droit de toucher: pour eux, l'embryon est une personne dès le premier instant de la fécondation. Ce qui implique le refus de la contraception, de l'IVG, ainsi que de la fécondation in vitro. Avec ce paradoxe, tout de même, qui consiste à la fois à dire non à la mort, mais aussi non à la vie. De l'autre, on trouve les tenants d'une logique d'indépendance et de maîtrise de l'individu, qui considèrent que la femme a le droit de choisir sa maternité et qu'il n'y a pas de raison de ne pas aider la nature si la médecine le peut. Il s'agit surtout des générations de l'après-guerre, qui ont vécu la décolonisation, la libération des mœurs, la contraception, le droit à l'avortement.
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