vendredi 20 avril 2007

On ne peut tuer la mort….

On ne peut tuer la mort….

La mort est peut-être la seule chose au monde que l’homme, qui est pourtant le plus redoutable des prédateurs de la planète Terre, ne peut supprimer ou tuer. Bien sûr, nous avons tenté de reculer son apparition en particulier au début de la vie, quand tout bébé nous étions si vulnérables qu’elle faisait des dégâts terribles. N'oublions pas qu'elle faisait disparaître quasiment deux enfants sur trois, il y a encore quatre siècles. Nous avons retardé également sa venue en fin de vie, la tenant le plus longtemps possible à distance. Nous l’avons aussi, il faut de le dire, encouragée en particulier au vingtième siècle en suscitant des guerres de plus en plus dévastatrices et même des génocides d’une ampleur remarquable.

Mais pour la plupart d’entre nous, nous avons découvert qu’il ne nous restait pas beaucoup de choix. Soit la maintenir le plus loin de nous, le plus longtemps possible en se gardant vivant et en santé; il vaut mieux mourir vivant que déjà mort. Soit encore l’apprivoiser, se familiariser avec sa venue (le plus tard possible) et l’intégrer dans notre parcours de vie en vivant à temps plein et non pas en pointillés. Dans les deux cas, il nous faut arrêter de la nier, de l’écarter ou de minimiser sa place dans l’équilibre du vivant.

Le propre du vivant sur cette planète, c’est qu’il a une finitude. Le vivant peut subir de multiples mutations, adaptations et transformations, mais arrive un temps où il vieillit, se détériore et disparaît. Le corps, qui est chargé (ou est-ce l’inverse ?) d’entretenir la vie qui est en nous, s’use. Les organes qui le composent vieillissent, se fatiguent, remplissent de plus en plus difficilement leurs fonctions de base, les transmissions d’informations semblent se faire de façon plus lentes ou plus labyrinthiques, la régénération des cellules plus aléatoire.

Quand il s’agit des végétaux ou du monde animal, nous percevons clairement comment se font, se vivent ces mutations. Nous les observons, nous tentons même quelques manipulations génétiques ou autres pour modifier, transformer ou orienter dans le sens de nos intérêts alimentaires ou autres. Pour ce qui est de l’humain, ayant constaté les altérations, les dégradations ou les manques, nous avons aussi entrepris quelques expériences de thérapie génétique, quelques projets même de clonages, de dédoublement qui donnent beaucoup d’espoir pour la guérison ou l’amélioration de certaines maladies congénitales. Nous en sommes là pour l’instant.

Nous ne pouvons pas tuer la mort, tout au plus tenter de la repousser, de retarder sa venue et de se préparer à l’accueillir avec le plus de dignité possible quand le moment sera venu d’être emporté par elle.

¤Jacques Salomé
Texte reçu par une amie, il y a déjà bien longtemps, et que je me suis permise de transmettre aujourd'hui sur le blog dédié au Papa d'Isabelle.

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