Le sommeil

Le sommeil représente près du tiers de notre vie. Les français sont grands consommateurs de somnifères. Il se vend 80 millions de boîtes de sédatifs en France par an ! Le ministre français de la santé, Xavier Bertrand, vient de lancer une grande campagne de sensibilisation sur le sommeil : information du public, formation des médecins, dépistage et prise en charge des troubles du sommeil, observatoire du sommeil.

De nombreux livres de conseils viennent de paraître sur l’insomnie (voir bibliographie jointe). Nous vous proposons une réflexion sur le sommeil à deux voix : aujourd’hui celle d’un praticien généraliste sur les problèmes d’insomnie, demain celle d’un spécialiste du sommeil sur le syndrome d’apnées du sommeil. En effet, le sommeil n’est pas une simple affaire de somnifère. On ne peut pas s’endormir avec un cachet comme on éteint la lumière en appuyant sur l’interrupteur. Le sommeil est à la fois un phénomène involontaire, réflexe , cyclique (on a envie d’aller dormir) et un phénomène volontaire ( on décide d’aller dormir), mais il faut se préparer au sommeil et peut- être veiller à la qualité de son sommeil comme on veille à la qualité de son alimentation.

Voici les dix conseils que je donne aux patients qui me demandent de leur prescrire un somnifère .

1-Favoriser des rites de préparation au sommeil

En s’octroyant un temps de repos intermédiaire entre l’activité de la journée et la période de sommeil nocturne : Cela peut être un moment de relaxation, une veillée, un peu de lecture au lit, un bon bain, une boisson chaude. Le sommeil est d’une certaine façon un réflexe conditionné favorisé par ces rites de préparation et par des horaires réguliers. Inversement, un film violent à la télévision, tard le soir, n’est pas une bonne préparation au sommeil.

2-Essayer d’oublier les soucis de la journée

Fermer les yeux, trouver une position de relaxation, écouter sa respiration, ne pas ruminer les soucis de la journée, se sentir en sécurité, au chaud, à l’abri, bien dans ses draps, l’esprit en paix, se laisser aller au sommeil sans résister. On ne peut pas décider de s’endormir à coup de volonté comme on décide de se lever quand le réveil sonne.Il ne sert à rien de rester assis dans son lit les yeux ouverts en disant « je veux dormir ».Le sommeil est d’une certaine façon un abandon de la volonté : on laisse la pensée vagabonder sans la contrôler et on coule dans le sommeil sans saisir le moment précis de l’endormissement.

3-Essayer de se mettre dans de bonnes conditions pour dormir

Bonne literie, bon oreiller, repas léger le soir, obscurité de la pièce, silence. Essayez de repérer la position de sommeil qui vous réussit le mieux (sur le coté ? etc.).

4-S’adapter à ses besoins de sommeil

Quand on le peut, et ce n’est pas toujours facile du fait de la vie sociale, on peut adapter ses horaires en fonction des ses besoins de sommeil : n’aller au lit que lorsque l’envie de sommeil arrive. Il ne faut pas se coucher trop tôt, sinon on risque de se réveiller en pleine nuit. Le sommeil est cyclique : essayez de repérer votre heure favorable pour ne pas laisser passer le « train du sommeil ». Si l’on se réveille de façon durable, en pleine lucidité, ne pas hésiter à se lever, à se livrer à une occupation calme et non stressante, comme un peu de travail ou de lecture et ne retourner se coucher que lorsque l’envie de sommeil, cyclique, arrive à nouveau.

5-En cas de difficultés passagères du sommeil, essayer d’en rechercher les causes

Enervement, soucis, sieste trop longue, bruit ? Manque d’activité dans la journée ? Troubles digestifs ? Chambre trop chauffée ? Douleur ? (au cou ? problème d’oreiller ?) Repas trop lourd la veille ?
Pensez- vous être déprimé et vous réveiller la nuit en raison d’une crise d’angoisse ?
L’insomnie peut être l’un des signes d’un état dépressif : la personne se réveille en ruminant ses problèmes . L’hypersomnie également : le sommeil est alors un refuge pour oublier.

Conseils d’un praticien aux insomniaques
Par Gabriel Coatantiec pour Guysen Israël New