mercredi 11 juillet 2007

Encore un combat contre le cancer

Sébastien Joly se bat contre un cancer

Posté le Mardi 10 juillet 2007 @ 23:47:10

Opéré d'une tumeur avec succès mardi 3 juillet, Sébastien Joly (Française des jeux) engage désormais un combat contre le cancer. Il doit annoncer, dans un communiqué à paraître ce mercredi, qu'il va entamer un traitement.





Par Pierre Carrey

C'est un cancer des testicules. Sébastien Joly va suivre normalement une chimiothérapie, en relation avec l'hôpital de Valence. Il a un maximum de chances pour s'en sortir. Voilà pour la vérité crue, une situation difficile à accepter, pour un homme et ses proches d'abord, pour un sportif de haut niveau, pour des supporters ou des journalistes ensuite. La localisation de la maladie est connue depuis quinze jours, mais il est difficile pour beaucoup d'en parler, de coucher sur le papier cette série de mots brefs, qui détonnent dans la trajectoire d'un coureur prévu pour disputer le Tour de France. Sébastien Joly devrait être quelque part dans un hôtel de la grande région parisienne ce soir. Parmi ses équipiers. Dans la peau d'un coureur cycliste de 28 ans. "Ses nouvelles sont assez bonnes, on va en claquer une pour lui, expliquait laconiquement son manageur Marc Madiot à un journaliste du Dauphiné, sur un parking de Compiègne.

"UNE GRANDE CLAQUE DANS LA GUEULE AURAIT FAIT MOINS MAL"


Comme le Tour est lancé, on finirait par oublier le coureur malade. La presse brasse à toute heure du Cancellara, des sprinters, des chutes massives. Demain, elle braquera ses feux sur Sébastien Joly. C'est lui-même qui va donner de ses nouvelles, dans un communiqué à paraître mercredi. Il devrait, selon nos sources, insister sur son besoin de repos et le souci de voir sa vie privée préservée.
C'est le 28 juin, trois jours après son anniversaire, qu'il rend sa maladie publique : "Je vous annonce que je renonce à toutes compétitions cyclistes de l'année 2007 en raison de la découverte très récente d'une tumeur." Comme toujours en pareil cas, la stupeur est de mise. Sur le site internet du Vélo-Club Sarras-Saint-Vallier, où Joly a gardé une licence, un ami résume l'état d'esprit général : "Une grande claque dans la gueule aurait fait moins mal. C'est en tout cas l'impression laissée au moment de lire le communiqué".

"LE VELO DEVIENT TELLEMENT SECONDAIRE..."

Sur le Critérium du Dauphiné, la semaine précédente, Sébastien Joly était déjà un peu émoussé, malgré une 10e place sur le prologue. Puis, il est forfait pour le contre-la-montre par équipe à Eindhoven : la tumeur vient de faire son apparition. Le médecin de la Française des jeux, Gérard Guillaume, ne livre aucun détail. Il relève simplement : "Si l'on peut dire, la chance de Sébastien, c'est d'avoir fait du vélo. Sa maladie s'est extériorisée de suite, elle a pu être traitée dès le départ." Il est opéré le 3 juillet avec succès. Des examens seront pratiqués une semaine plus tard à l'hôpital de Lyon, pour déterminer le traitement précis qu'il va suivre et sa durée.
Le vélo, Sébastien Joly le met entre parenthèses. Sa saison 2007 avait démarré fort : 3e du prologue et 12e au classement final de Paris-Nice, épreuve au cours de laquelle il tient un carnet de route pour Cyclismag (lire : ici), vainqueur de Paris-Camembert, 8e du Critérium international, 3e du prologue aux Quatre jours de Dunkerque... Son année est désormais finie. Il va se soigner, entouré de ses proches et loin du tumulte des médias, conformément à son voeu. "Le vélo devient tellement secondaire dans ces moments-là..." admet Thierry Bricaud, son directeur sportif.

IMPOSSIBLE A DECELER DANS LE SANG

Dans un mélange de pudeur et de reconnaissance, ses copains de la Française des jeux voudraient lui adresser un geste. Au hasard : une victoire d'étape sur le Tour. Si tout se passe bien, Joly peut être au départ d'une prochaine édition. En attendant, certaines voix s'interrogent dans le peloton sur le caractère soudain de sa maladie. Des coureurs découvrent avec lui leur vulnérabilité et la faillibilité des tests préventifs auxquels ils sont soumis toute l'année. Ce cancer, pouvait-on le détecter avant ? Le Dr Guillaume explique, navré : "Du jour au lendemain, ça a éclaté comme une éruption. La veille de se plaindre, Sébastien n'avait rien du tout. Les examens n'ont rien montré. Un des drames de la médecine, c'est que certaines saloperies ne se décèlent pas sur un plan sanguin. Cette leçon est terrible. Elle prouve qu'avant d'être un sportif, fût-il de haut niveau, il s'agit d'un homme comme tout le monde. A la merci de n'importe quelle saloperie..."

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Photo : Sébastien Joly
Crédit : Régis Garnier- www.velofotopro.com

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