lundi 5 février 2007

L'odyssée de l'ours


Dumonde des cavernes à celui de notre enfance, l'historien Michel Pastoureau déroule l'odyssée du fameux plantigrade.
Chaque fois que l'on ouvre un livre de M. P., on sait que l'on s'embarque pour un passionnant voyage dont on reviendra un peu sonné, regardant le monde avec des yeux différents.
On apprend que "baron" vient des langues germaniques - Bär, qui donnera baro, signifiant "celui qui frappe et qui tue".
Le récit part des cavernes pré-historiques, partagés par les hommes et les ours, pour se terminer dans le lit des tou-petits, avec leur ours en peluche, alors que l'espèce de cet animal longtemps considéré comme le roi des animaux (3.50 mètres pour un mâle debout, et jusqu'à 600 kilos) , sans doute intercesseur auprès de l'au-delà, est pratiquement éteinte.
Au Moyen Age, l'ours symbolise le diable. L'historien nous raconte le travail de sape de l'Eglise, qui, pendant mille ans, a mis mis son énergie à combattre l'animal. Saint Augustin sera son plus farouche adversaire. A partir du Moyen Age, en effet, le diable est omniprésent, notamment dans les rêves des souverains et des moines ("on rêve beaucoup en occident à l'époque féodale"), raconte M.P). Il adopte toutes sortes de déguisements pour tromper les humains, et l'ours, qui souvent terrorise les populations, finit par symboliser le Malin. Il faudra attendre les
années 1950 pour que l'ours fasse son come-back-en peluche. C'est là sa revanche.

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