mardi 27 février 2007

Paris sous terre les égouts de Paris


La galerie Belgrand est un musée disposé au-dessus du bassin de décantation Bosquet, qui présente l'évolution des égouts et des modes d'alimentation en eau potable.

Invitation à l’histoire

Paris existe grâce à sa gestion de l’eau. Pour mieux comprendre cet aspect de gestion de l’eau on va plonger dans l’histoire de Paris, quelques mètres sous le sol actuel et on commence avec un "flash back" de plus de 1000 ans.

Il faut savoir que jusqu’à 1184 Paris ne comptait pas de rues pavées. Tous les déchets coulaient dans la rue ou étaient entassés. A l’époque de Philippe Auguste, les premières rues pavées disposait au milieu d’une rigole d’évacuation. Pourtant, avec la population qui grandissait rapidement, les besoins de gestion de l’eau augmentaient vite. Différentes solutions étaient étudiées mais à chaque fois ce n’était pas suffisant. A la fin, avec les épidémies qui se propagaient sans fin dans la ville, une solution ne pouvait plus se faire attendre.

Différents systèmes de canalisation

Dans les périodes précédentes, quelques égouts avaient été créés, mais pas assez. De plus, l’évacuation des eaux usées se faisait souvent encore à ciel ouvert. Il fallait d’abord revoir les aqueducs des Romains, puis mieux utiliser les sources d’eau comme la Bièvre, la Voulzie et le canal de l’Ourcq. Napoleon Ier rêvait de pouvoir mettre en place un réseau entier d’égouts à Paris mais il fallu attendre Napoleon III avec l’aide du Baron Haussmann et d’Eugène Belgrand. A cette époque, autour de 1850, les égouts comptaient déjà au total 160 km, mais étaient mal entretenus.

Le plan ambitieux de Eugène Belgrand consistait à canaliser les eaux usées et les jeter loin de Paris. En même temps, il faisait venir de l’eau potable de loin ou à de profondeurs plus importantes. Les eaux propres et les eaux usées étaient acheminées de façon entièrement separée et aussi entièrement en souterrain. Ce projet de canalisation a obtenu le nom Tout-à-l’égout justement car tout le réseau se trouvait en souterrain. Les travaux de construction ont pris longtemps mais ont permis à Paris d’avoir un système de canalisation à la hauteur. A ce jour Paris compte plus de 2350 km de canalisations qui permettent d’évacuer chaque jour 1,2 million de m3 d’eau.

Des noms qui rappellent le passé humide

  • On trouve aujourd’hui encore des traces dans les noms de rues : rue de Ménilmontant, rue de Bièvre, rue des Cascades, rue des Rigoles, rue de la Mare.
  • Il y avait également différentes petites sources d’eau qui maintenant n’ont laissé que leur nom comme souvenir : Pré-Saint-Gervais, Belleville, Savies.
  • La Seine a connu différentes trajectoires dans le passé. Quelques rues par laquelle elle passait : rue de Lyon, boulevard Richard-Lenoir, rue du Chateau, rue des Petites-Ecuries.

Musée des Egouts de Paris

Le Musée des Egouts de Paris est une visite publique aux égouts dans une partie du réseau. Très surprenante, l’idée de visiter une partie des égouts a été conçue dès le début du projet moderne des canalisations. Aussi, le musée a ouvert ses portes pour la prémière fois en 1908, sous le nom du "Musée des Sanitaires". Depuis ce moment-là, le musée s’est modernisé et déplacé. L’accès aux égouts publics se trouve mainentant au Pont de l’Alma.

Le musée propose à ses visiteurs un accueil propre et une odeur supportable. En descendant, on se trouve dans un cadre d’exploitation réelle de 1000 m². On y voit les principes techniques expliqués, une explication de la situation, les enjeux et puis la partie pratique. En suivant une partie des égouts, on se rend compte de la taille du réseau et l’aspect labyrinthique. Très intéressants à noter sont les noms de rues que l’on peut voir et qui correspondent avec les noms réels. Au moins pour autant que le nom n’a pas été changé ou bien que la rue existe encore. Un vrai trésor de l’histoire de Paris. Le visiteur qui regarde bien remarquera également un numéro de maison....

L’approche Marketing

L’approche marketing du Musée des Egouts se joue sur l’autenticité. Il est vrai que ce n’est pas facile d’attirer des personnes à visiter un endroit comme les égouts. On pense directement aux mauvaises odeurs, aux déchets et saletés, bref, pas très attirant.

Pour un prix d’entrée très correct, on a droit également a un dépliant avec des informations en différentes langues. L’accueil est courtois et en uniforme de travail officiel. On a l’impresssion de visiter du vrai et vécu, bien que ce soit très propre. A chaque endroit l’objectif est avant tout d’apprendre au visiteur. Enlever un peu de son mépris et le faire prendre conscience de ce qui se passe en dessous des trottoirs de Paris. On éduque le visiteur sans le prendre de haut, ni le corriger. A la fin de la visite on peut voir quelques reportages sur les personnes qui travaillent dans les égouts, on vise le côté humain sans en faire trop. L’aspect marketing pur, on le trouve avec le petit magasin qui vend des souvenirs. On voit, même en sous-sol les 4-P’s sont arrivés.

Le Musée se positionne comme produit pur sans trop de blah blah. On le voit dans la présentation, dans la pédagogie, dans les personnes qui accueillent. C’est ce qui est apprécié par le public et ce qui lui correspond le mieux. Pas de côté luxe dans ce musée, ce serait deplacé.

Deux rats par habitant !
Dans les égouts parisiens, il y a environ 5 millions de rats (soit plus de deux rats par habitant). Ils sont utiles car ils mangent les déchets et aident ainsi au travail de nettoyage. Mais parfois, les bébêtes sont un peu plus grosses et dangereuses : en 1984, un bébé crocodile vivant a été retrouvé dans les égouts. On n’a jamais ce qu’il y faisait. Une chose est sûre, il vit aujourd’hui dans l’aquarium de Vannes, en Bretagne !

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