Le tour est venu au Pr Laurent Lantiéri d'affronter la foule des photographes. Toutes les occasions sont bonnes pour marteler la différence. "je ne suis pas un prefessionnel de la communication, insiste- t-il. Moi, je suis un Médecin." Il arbore un demi sourire qui résume, à lui seul, l'ironie de la situation. Deux ans plutôt, ce chirurgien parisien était favori dans la course mondiale à la greffe de visage. Mais un compatriote, lui a volé la vedette en réalisant lui, chez une femme défigurée par son chien. Dépité il avait critiqué, à l'époque, la médiatisation de l'événement. Cette fois c'est à lui de commenter devant la presse sa première greffe partielle de la face sur :
Un homme de 27 ans, opéré le 21 janvier dernier de la partie basse de la face (bouche-nez), a découvert vendredi son nouveau visage. Il s'agissait de la deuxième greffe partielle de visage en France et de la troisième dans le monde.
Un homme de 27 ans, opéré le 21 janvier dernier de la partie basse de la face (bouche-nez), a découvert vendredi son nouveau visage. Il s'agissait de la deuxième greffe partielle de visage en France et de la troisième dans le monde.
"C'était un moment très intense pour tous les deux", a déclaré le professeur Laurent Lantiéri, chef de service de chirurgie plastique et reconstructrice à l'hôpital de Créteil, près de Paris, qui a réalisé cette transplantation.
Le jeune homme souffrait d'une maladie incurable déformant son visage. Il a embrassé le chirurgien et a déclaré qu'il se trouvait beau. "Malgré la joie de toute l'équipe, il a cependant fallu calmer les ardeurs de notre patient. Même si le résultat est bluffant, rien n'est gagné", a précisé le Pr Lantiéri.
Le chirurgien précise qu'il faudra "3 à 4 mois avant d'espérer un mouvement". "Nous avons rebranché les nerfs, mais un nerf pousse seulement d'un mm par jour, et il y a environ 7 à 8 cm entre le dessous de l'oreille et la commissure des lèvres", observe le professeur Lantiéri. "Un test neurologique doit être fait" d'ici 3 à 4 semaines pour tester la manière dont ces nerfs réagissent, ajoute-t-il.
Le jeune homme devra suivre plusieurs mois de rééducation avant de récupérer toute la motricité de son visage. Pour que le greffé puisse regarder son visage dans la glace, il a fallu lui raser la barbe. Cette barbe, qui a poussé sur le greffon et non sur la peau d'origine, est une preuve de la réussite de l'opération. L'analyse des poils de la barbe montre que l'ADN est celui du donneur, et non celui du patient.
"A ce jour, on ne sait pas ce qui va se passer avec le temps", a indiqué le chirurgien. "Est-ce que ces poils resteront identiques? Ou est-ce qu'un chimérisme, c'est à dire un mélange entre les cellules du donneur et du receveur, va se produire", s'interroge le médecin.
La première greffe mondiale du triangle nez-lèvres-menton avait été réalisée le 27 novembre 2005 en France sur une femme de 38 ans, défigurée par son chien.
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