mercredi 29 août 2007

« deux fois plus d’infirmières dans les écoles »


Politique - Article paru
le 27 août 2007

événement

« Il faudrait deux fois plus d’infirmières dans les écoles »

Brigitte Le Chevert, dirigeante du SNICS-FSU, souligne le décalage entre les effectifs d’infirmières scolaires et le nombre croissant de leurs missions.

« Si on ne remplace pas un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, si les effectifs continuent de diminuer dans l’éducation nationale, ce sont nos enfants qui auront moins d’accès à l’éducation, à la santé. » Brigitte Le Chevert parle d’expérience. Infirmière scolaire, elle dirige le principal syndicat de cette profession, affilié à la FSU. « Aujourd’hui, nous sommes 6 700 pour 8 000 collèges et lycées publics, 55 000 écoles et deux millions d’étudiants. » En 2005, elles ont obtenu du gouvernement un plan de création de 1 500 postes sur cinq ans. « Positif, mais nettement insuffisant : on arriverait à peu près à un effectif de 8 000 en 2010. Ça fait juste une infirmière par établissement du second degré. Il en faudrait deux fois plus. Alors si, tout d’un coup, on ne remplaçait pas un départ en retraite sur deux, autant ne plus nous demander de faire de la prévention. »

« Dans la plupart des collèges, aujourd’hui, l’infirmière est là un jour sur deux, témoigne la syndicaliste. Le jour où elle est absente, pourtant, la demande est la même : on ne peut pas programmer son mal-être, ou l’accident survenu en sport, ou sa maladie, ou le gros stress qu’on a en classe. Les jeunes ne comprennent pas pourquoi, s’ils sont dans un petit collège de campagne, ils n’ont l’infirmière qu’une fois par semaine. S’ils ont un rapport sexuel non protégé, le premier rapport, ils ont intérêt à ce que ça tombe la veille du jour où l’infirmière est là… Chaque année, le ministère de l’Éducation nationale nous donne des missions supplémentaires : sur le tabagisme, l’alcoolisme, le suicide, la contraception, l’éducation à la sexualité… Mais il ne crée pas les postes à la hauteur des besoins. »

À cela s’ajoute le problème du recrutement. La profession peine à rester attractive : « Cette année, dans l’académie de Paris, on n’a même pas pu recruter la moitié des infirmières dont on avait besoin », indique Brigitte Le Chevert. Problème de salaire, pour une bonne part : « Une infirmière scolaire débute à 1 250 euros net. » Et si, comme l’a promis Sarkozy, les économies réalisées sur la baisse des effectifs étaient affectées à la revalorisation des rémunérations ? « Si c’est pour qu’il y ait moins de service public, moins de services rendus aux jeunes, on ne va pas s’y retrouver. À l’hôpital, par exemple, une des raisons pour lesquelles des infirmières arrêtent, c’est qu’elles ont l’impression de ne pas réussir à répondre aux besoins des patients. »

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