lundi 13 août 2007

"La Fille coupée en deux"

Hier fin d'après midi séance cinéma
(le dernier film était pour nous Dînner de con!!!!lol)

Et comme l’avait dit Chabrol, "la bourgeoisie s’invente des problèmes de cul parce qu’elle n’a pas de problèmes de fric" : l’amour, la sexualité, la possession de la femme, voilà l’enjeu des deux hommes, Paul et Charles. Charles a l’argent et la reconnaissance intellectuelle. Paul a l’argent et le désir d’aimer, comme une tâche de pureté, d’innocence ou de sentiment dans un monde de règles. Coupée en deux par deux hommes, Gabrielle le sera aussi au moment du jugement final. Renier son véritable désir par avidité et par bienveillance, ou faire éclater au grand jour sa nature d’amoureuse détruite. Elle aime Charles, se marie avec Paul. Elle est aussi coupée en deux car elle ne choisit que sous la contrainte, et la liberté qu’elle utilise parfois conduit toujours à l’erreur. C’est, comme toujours, l’argent qui a mis son grain de sel. C’est, comme toujours, l’amoralité qui gagne.

On nous livre ainsi quelques expressions savoureuses telles que le "bocal à couilles", bar huppé où s’organisent des parties pas tellement fines. Car La Fille coupée en deux, avec tout ce qu’elle comporte de noir, est bien une comédie grinçante. Le trio d’acteurs est, par ailleurs, impeccable : Ludivine Sagnier, la nymphette barbie, joue avec autant de naturel et d’émotion l’amante que l’abandonnée. François Berléand est, comme toujours, magistral dans le registre du pervers cynique et faible. Et la surprise du chef est un Benoît Magimel sensible bien que ridicule, mais surtout hilarant dans le rôle du looser vestimentaire et sentimental un brin dégénéré. Beaucoup plus inspiré que dans ses premières collaborations avec Chabrol, il donne une épaisseur réelle à un fantôme social, un condamné d’avance.

Fausses ingénues, fausses mangeuses d’hommes, faux protecteur (Charles) qui trompe sa femme mais ne la quitte pas parce qu’il n’ "a rien à lui reprocher"... Chabrol distille son humour légendaire pour pointer du doigt les vrais médiocres. La sexualité n’est jamais la passion romantique, elle fait naître l’amour et met en exergue ce qui va le détruire, la jalousie et le désir de possession unique. Plusieurs fois dans le film, une cloche (le glas ? le tocsin ?) sonne comme pour annoncer une mort prochaine. Dans le monde de Chabrol, on rit toujours en attendant la mort. Elle n’arrivera pas de sitôt.

Une histoire vraie
'La Fille coupée en deux' s'inspire de l'histoire vraie de l'assassinat de l'architecte Stanford White, très célèbre à la fin du XIXe siècle. Il était aussi un coureur de jupons, ce qui lui fut fatal, puisque que c'est l'époux de sa maîtresse du moment, Evelyn Nesbitt, actrice de music-hall, qui le tua. Evene
Critique
"La Fille coupée en deux" : le roué, le dandy, la fille fatale
restera dans sa filmographie comme l'un de ces portraits de femme entre effroi et passion -









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